Vous voulez savoir comment booster vos équipes, leur redonner le sourire, réduire l’absentéisme et les burnout ? La solution est simple et ne coute rien. Pour la découvrir, poursuivez la lecture de cette article.
Vous comme moi nous connaissons déjà le jour où nous recevrons le plus de reconnaissance : c’est sans nul doute le jour de notre enterrement. Je vous le souhaite lointain, par contre j’espère que vous ne devrez pas attendre aussi longtemps pour recevoir des doses régulières et abondantes de cet élixir si efficace et disponible à l’infini qu’est la reconnaissance.
N’attendez donc pas d’enterrer vos collaborateurs pour leur dire haut et fort tout le bien que vous pensez d’eux : ils ne seront plus là pour vous entendre. La reconnaissance c’est comme le carburant pour une voiture : il permet de repartir pour un nouveau voyage et d’aller toujours plus loin, la seule différence, c’est que ce carburant-là ne coûte rien et ne pollue pas, bien au contraire, il répand un parfum enivrant qui ne manque pas de produire son effet sur l’énergie et la motivation de celles et ceux qui en bénéficient.
Serge Marquis est un médecin canadien. Conférencier brillant (voir lien plus bas), écrivain, il a passé la plus grande partie de sa carrière à accueillir des personnes « brûlées, vidées, épuisées » par le travail comme il le dit lui-même. Le message était toujours le même :
« Je ne sais plus qui je suis. Je ne sais plus où je vais. »
Ce que ces personnes venaient lui dire c’était donc qu’elles avaient perdu leur identité et que leur vie n’avait plus de sens, qu’elles ressentaient un manque profond de reconnaissance. La récurrence du mot reconnaissance dans le discours de ces femmes et de ces hommes a rapidement attiré l’attention de Serge Marquis. Il en a tiré comme conclusion que le premier remède et surtout le moyen de prévenir cette situation, est de pratiquer sans réserve la reconnaissance. Le mot lui-même évoque le sens, car offrir de la reconnaissance à quelqu’un pour ce que cette personne fait, c’est lui permettre de reconnaitre que cela a du sens.
« Une entreprise qui aujourd’hui ne s’arrête pas pour réfléchir à la question de la reconnaissance est une entreprise qui se tire une balle dans le pied »
Serge Marquis
Un jour, Serge Marquis est appelé chez Hydro Québec, le producteur d’électricité du Québec. Ces dernières années, l’atmosphère dans l’entreprise était devenue morose, la motivation des cadres était en baisse et le taux d’absentéisme des techniciens pour cause de maladie psychologique atteignait des sommets. Alors que le docteur Marquis était en pleine mission dans cette entreprise, survint un hiver particulièrement rude pendant lequel la neige et la pluie alternèrent, agglutinant des couches successives de glaces autour des branches et des câbles au point qu’une nuit les arbres et les pylônes électriques commencèrent à s’écrouler en masse sous le poids de la glace qu’ils portaient. Du jour au lendemain, des zones importantes du Québec se retrouvèrent privées d’électricité en plein hiver.
Toute l’entreprise se mit au branlebas de combat pour réparer les dégâts. La télévision fit immédiatement écho du travail acharné de tout le personnel d’Hydro Québec.
Deux jours plus tard, alors que Serge Marquis parcourait un couloir de l’entreprise, il ne rencontra plus les visages moroses de la veille et pu ressentir une énergie nouvelle. Comme il croisait un des techniciens qui arborait un sourire franc et marchait d’un pas énergique, il l’arrêta pour lui demander pourquoi, alors qu’il devait prester jour et nuit, il semblait si heureux. La réponse fut très simple : « Je me sens utile ». Le travail de ce technicien était certes très utile ce jour-là, mais il l’avait été tout autant pendant les 10 années qu’il venait de passer chez Hydro Québec. Ce n’était que maintenant qu’il ressentait son utilité, grâce à l’écho fait par les médias et au regard de tous les Québécois qui voyaient les salariés d’Hydro Québec comme des héros.
La question qui nous intéresse est de comprendre comment ils avaient au fil des années perdu la conscience de l’utilité de leur travail. La réponse est simple : c’est la routine, le piège de l’usure. Tout ce que nous faisons quotidiennement est normal et donc pourquoi en parler. Quelle erreur ! J’entends souvent des managers qui participent à mes formations me dire « pourquoi voulez-vous que je donne de la reconnaissance à mes collaborateurs alors qu’ils ne font que leur travail ; ils sont payés pour cela. C’est la moindre des choses qu’ils le fassent bien. ». Alors que nous parlions de la fréquence à laquelle il est bon de donner de la reconnaissance, je proposais un minimum de deux reconnaissances par semaine par personne. Ici aussi, la réaction de certains fut éclairante : “2 à 3 reconnaissances annuelles sont plus que suffisantes”.
Ces managers n’ont pas compris que la reconnaissance c’est comme la sauce bolognaise et le fromage rappé sur les pâtes : cela change tout, un aliment qui à la base n’a que peu de goût devient délicieux.
L’objection qui suit immédiatement est que les personnes qui recevraient cette attention par la reconnaissance donnée par leur patron se sentiraient manipulées. J’ai deux réponses :
- Si vous passez du régime 2 à 3 reconnaissances annuelles du bout des lèvres à 2 gestes ou paroles de reconnaissance par semaine, il est certain que la personne qui se voit offrir ces fleurs qui sentent bon va se poser des questions : « qu’est-ce qu’il me veut ? ». C’est la même chose que si vous avez toujours été un patron désagréable et que du jour au lendemain vous apprenez la gentillesse et l’amabilité : tout le monde va se demander ce qui s’est passé et va, pendant un temps, se méfier. Et alors ? Très vite, vos collaborateurs comprendront que vous n’êtes pas en train de les manipuler et pourront accueillir ce que vous leur dites pour en profiter pleinement. Vous verrez rapidement l’impact sur leur productivité.
- Ne donnez pas de la fausse reconnaissance. Il essentiel que ce que vous dites vienne du fond du cœur, que vous le pensiez vraiment. C’est là que vous allez me dire qu’au fond de votre cœur vous ne trouvez aujourd’hui pas grand-chose à leur dire. Si c’est le cas, vous passerez par une période de développement du muscle de la reconnaissance qui manque cruellement d’exercice. Vous réapprendrez à regarder, à voir ce que chaque collaborateur fait de bien, chacun de ces gestes, de ces tâches quotidiennes qu’il ou elle fait avec application et qui font que l’entreprise fonctionne bien. Redécouvrez combien ces gestes du quotidien sont essentiels et reconnaissez les … du fond du cœur.
On ne s’habitue jamais à la reconnaissance, quand elle est réelle, qu’elle vient du fond du cœur et qu’elle est offerte gratuitement, c’est toujours top. Plus je donne de la reconnaissance, plus mon regard change et devient positif et constructif pour l’autre. La reconnaissance c’est comme le Red Bull cela fait pousser des ailes à ceux et celles qui la reçoivent. Si vous ne le faites pas pour le bonheur de vos collaborateurs et le vôtre, faites-le au moins pour la performance de vos équipes, moi j’aurai atteint mon objectif : le bien-être de vos collaborateurs et la performance de votre entreprise.
Un outil pour aller plus loin : Vous êtes Super !
D’abord, faites-vous du bien en prenant quelques minutes pour regarder la vidéo : « Vous êtes super » (français, 3min44).
Ensuite, je vous invite à muscler votre capacité de reconnaissance en choisissant cinq personnes parmi vos proches (famille et boulot) à qui vous direz dans les prochains jours du fond du cœur « Tu es super » ou toute autre parole exprimant votre reconnaissance. Et si l’expérience, vous plait, répétez là : c’est gratuit et disponible sans limites.
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Que votre vie soit belle,
Pierre
Lien:
Conférence de Serge Marquis intitulée « Sens et reconnaissance » à Nantes en 2017 : https://www.youtube.com/watch?v=M0v-7jpxXpo&t=2789s (Québécois, 56min).
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