Certains font confiance à tout le monde, d’autres se méfient de tout le monde, pour d’autres, la confiance se gagne petit à petit, pour certains, quand elle est perdue c’est fini, pour d’autres, la confiance peut se reconstruire… Et vous ? Quelle est votre rapport à la confiance ? Comment la vivez- vous ? Dans cet article je vous propose de décrypter les 4 dimensions de la confiance à partir du livre de Stephen M. R. Covey « Le pouvoir de la confiance ».
Sans confiance…
Les écoles de management nous apprennent que pour qu’une équipe arrive à de bons résultats, il faut des objectifs clairs et une bonne stratégie pour les atteindre. Dans cette équation, il manque au moins un ingrédient essentiel, sans quoi tout est difficile, haché, ardu et souvent pénible. Cet ingrédient c’est la confiance.
La confiance, c’est l’huile dans les rouages de nos équipes.
Sans confiance, c’est le règne de la méfiance et la méfiance ralentit tout. Au lieu de me concentrer sur mes engagements, je me pose en continu la question de savoir si celles et ceux qui se sont engagés vis-à-vis de moi vont tenir leurs promesses ou si le travail qu’ils me fourniront sera de bonne qualité, si les hypothèses qui m’ont été communiquées sont les bonnes… Sans confiance, je passe mon temps à contrôler, à imaginer les pires scénarios, à chercher ce qu’ils me cachent, à prévoir des plans B, C et D pour les défaillances de ceux sur lesquels je ne pense pas pouvoir compter.
Par contre, si je travaille en confiance avec mes collègues et mes partenaires, tout devient fluide. Je garde le focus sur mes tâches sachant que chacun fera sa part.
La confiance génère non seulement des bien meilleurs résultats, atteints beaucoup plus rapidement, mais elle apporte également du bien-être.
C’est quoi la confiance ?
Qu’est-ce que cela veut dire de faire confiance ? Quels sont les éléments à la base de la confiance ? Qu’est-ce qui fait que nous nous sentons en confiance ? Covey propose une image : « l’arbre de la confiance ».
Les 4 dimensions de la confiance
Les racines de l’arbre symbolisent l’intégrité que je perçois chez l’autre. Si je doute de son intégrité, la confiance n’est pas possible. C’est la base.
Le tronc, c’est l’intention de l’autre. Si j’ignore les intentions de l’autre, il m’est difficile de lui faire confiance. Comme mon cerveau est câblé pour détecter un maximum de dangers potentiels, quand j’ignore les intentions de quelqu’un, mes neurones vont imaginer des intentions qui pourraient me nuire. Ce mécanisme sape mon niveau de confiance en cette personne. Connaitre l’intention de l’autre pour pouvoir m’assurer qu’elle n’est pas contre moi est un ingrédient essentiel de la confiance.
Les branches représentent les capacités de la personne. Si votre conjoint est nul en cuisine, vous avez beau ne pas douter de son intégrité et être persuadé que ces intentions sont les meilleures, vous ne pourrez pas lui faire confiance pour la préparation du repas de Noël.
Les fruits sont les résultats qu’il a obtenus par le passé, ses références. Pour pouvoir faire confiance, il faut avoir pu constater que celui à qui vous voulez, par exemple, confier le remplacement de votre système de chauffage, est non seulement un chauffagiste diplômé (les capacités), mais qu’en plus vous connaissez des personnes chez qui il a fournit un travail de qualité.
La confiance est donc un mélange d’éléments liés à la personnalité de la personne (intégrité et intention) et d’informations portant sur ses compétences (capacités et résultats).
Etayer ma confiance
Cet arbre est précieux. A chaque fois que je sens que ma confiance est limitée, il m’aide à détecter où se situe le problème en vérifiant les 4 dimensions de la confiance.
Si je doute de l’intégrité de la personne, la situation est compliquée. Cela va être difficile de faire confiance.
Si par contre, vous doutez de ses intentions, vous pouvez aborder le sujet avec elle afin de vous assurez que ses intentions sont positives pour vous.
Si vous doutez des capacités de la personne, à vous de vérifier ce qu’il en est afin de décider si, oui ou non, vous pouvez lui faire confiance pour une tâche ou une responsabilité bien précise.
Enfin, si votre doute se situe au niveau des résultats, vous pourrez demander des exemples de réalisations ou des références pour vous rassurer ou au contraire, chercher quelqu’un d’autre.
Faciliter la confiance des autres vis-à-vis de moi
Dans l’autre sens, ayant conscience des 4 dimensions de la confiance, je peux aider les autres à me faire confiance en ayant toujours un comportement intègre, en communiquant mes intentions, en démontrant mes capacités tout en présentant également des résultats que j’ai obtenus dans le passé.
Au début d’un projet, investir dans la confiance
Sachant que la confiance est un ingrédient essentiel de la réussite de nos projets et du bien-être d’une équipe, il est frappant de voir qu’il n’est pas fréquent de trouver des entreprises qui prévoient dans le budget de leurs projets un temps pour créer cette confiance entre les différents collaborateurs et partenaires du projet. Au lieu de cela, nous commençons les projets en fonçant tête baissée, souvent sans se connaitre, en laissant un tas de questions ouvertes.
Lorsque vous lancez dans un projet avec d’autres, prenez un temps en début de projet pour permettre le développement d’un climat de confiance. Voici quelques questions à poser à tous les participants pour vous y aider :
- Pourquoi ce projet est-il important pour vous ?
- Quelles sont vos craintes dans le cadre de ce projet ?
- Quels sont les connaissances et expériences qui vont vous aider à réussir ce projet ?
- Quels projets similaires avez-vous déjà fait ?
- Qu’attendez-vous des autres ?
- Dans ce type de projet, qu’est-ce qui est d’habitude difficile pour vous ?
- Quelles sont vos forces pour ce projet ?
- Quelles sont vos faiblesses pour ce projet ?
- Quels sont vos besoins dans le cadre de ce projet ?
- …
Je vous invite à identifier quelqu’un de votre entourage en qui votre confiance est limitée. Utilisez les 4 dimensions de la confiance pour déterminer à quel niveau se situe la problème. Ensuite, si cette relation est importante pour vous, prenez le temps de reconstruire cette confiance.
Sans confiance le monde est pénible. Prenons le temps de la cultiver.
Dans un prochain article je vous présenterai la matrice de la confiance développée par Covey. Elle permet d’ajuster sa confiance en évitant deux pièges: celui de la naïveté et celui de la méfiance.
Que votre journée soit belle,
Pierre
Source : « Le pouvoir de la confiance » Stephen M. R. Covey. Disponible gratuitement en audio.
Quelques articles sur ce même thème:
- 4 ème Clé – La peur ou la confiance ?
- Booster la confiance en soi : le job du manager !
- Comment concilier confiance et contrôle ?
- Les 10 piliers de la confiance
Photos : Lothar Dieterich
Merci, Pierre, pour ce bel éclairage.
Je me dit qu’il serait intéressant aussi d’inverser le point de vue. Dans quelle mesure suis-je digne de confiance pour les autres? Que puis-je faire pour fluidifier ma relation à l’autre ?
Je pourrais par exemple
– grandir en intégrité en étant attentif aux délais sur lesquels je me suis engagé
– être plus clair par rapport à mes intentions
– continuer à me former, yc sur le plan personnel
– être transparent sur mes succès et partager ce que j’ai appris de mes échecs
– …
Encore merci !
Oui, tout à fait, cela va dans les deux sens.
Merci Laurent.
A bientôt,
Pierre