Pourquoi soutenir vos équipes les plus performantes ou qui ont le désir d’expérimenter de nouveaux fonctionnements ? Que leur proposer concrètement ? Qu’est-ce que l’équipe et l’entreprise y gagnera ?
Lors d’une rencontre avec un DRH qui m’avait parlé de ses équipes souffrantes, je m’étais intéressé à ses équipes performantes et innovantes. Il m’avait répondu : « Elles vont bien, je ne veux pas perdre mon temps à en parler. Tant que ça roule, je laisse faire, j’aurais trop peur de créer un problème… Ce n’est pas là que je dois investir. »
Ma conviction et mon expérience sont différentes : à la place des décideurs, je n’investirais pas tous mes moyens pour soutenir mes équipes exclusivement pour celles en souffrance, je donnerai aussi une attention spéciale à mes équipes les plus innovantes / performantes, que nous avons nommé les FLÈCHES dans cette trilogie d’article.
Pourquoi soutenir vos équipes les plus performantes ou qui ont le désir d’expérimenter de nouveaux fonctionnements ?
Avez-vous déjà entendu parler de la loi de Pareto ?
Elle explique le lien entre l’effort et le résultat. Elle affirme qu’avec 20 % d’efforts, on obtient 80 % du résultat… Et que pour obtenir les 20 % les plus compliqués du résultat, il faudra investir 80 % d’efforts en plus.
Par expérience, je peux vous confirmer que cette loi s’applique bien dans les domaines du développement personnel, de la relation interpersonnelle et dans un groupe, où je travaille depuis 30 ans (gestion des tensions et des conflits, communication non-violente, intelligence collective, modes de gouvernance participative, non-violence active…).
En d’autres termes, avec un effort très raisonnable (20 %), les personnes ou les groupes qui se mettent en chemin, obtiennent des résultats significatifs (80 %).
Par contre, les situations les plus compliquées demandent souvent beaucoup de persévérance, de créativité et d’énergie (80 %) pour les résoudre. C’est d’ailleurs un des enjeux importants en terminant chaque formation ou coaching. Nous venons alors de réfléchir sur la relation, les conflits, la violence, la non-violence, le Management-Humain-Durable et de découvrir de nouveaux outils. Trop souvent nous dirigeons notre regard sur les 20 % de résultats, et parfois même le 1 %, les plus extrêmes à obtenir. En nous une petite voix dit : « oui, mais avec telle personne ou dans tel cas, j’ai tout essayé, je n’y arrive pas, il n’y a pas moyen, etc. » Nous en concluons que c’est impossible ! Ce constat désolant nous coupe les jambes, court-circuite ce qui nous mettait en mouvement.
Tant que nous laisserons notre regard sur ces extrêmes, même si, plein de courage, nous essayons quelque chose, nous allons vite nous décourager, nous sentir paralysé et laisser tomber. Quel dommage !
Je vous propose plutôt de déplacer votre regard vers les 80 % de situations moins extrêmes, et même de commencer par les plus faciles, dans lesquelles vous obtiendrez des victoires rapides ; vous acquérez de l’expérience et de la confiance qui vous rendront, un jour, capable de faire face aux situations les plus difficiles.
Suis-je en train de vous dire qu’il ne faut pas s’occuper de vos équipes en souffrances, celles qui traînent un BOULET ? Pas du tout, ce serait complètement contradictoire avec mon article précédent, publié en septembre 2018, « deux clés pour relancer vos équipes à la traîne ». Il est indispensable de s’occuper d’elles, en tenant compte des étapes et des conseils pratiques que j’ai donnés.
J’attire ici votre attention sur la nécessité de « lever votre regard », de répartir votre investissement entre vos équipes-BOULETS, qui demanderont beaucoup d’efforts et de temps pour arriver au résultat espéré, et vos équipes-FLÈCHES, beaucoup plus efficaces. Il s’agit de trouver le bon équilibre pour que votre investissement entraîne votre entreprise tout entière dans la dynamique vertueuse qui est visée par le Management-Humain-Durable[1].
Vous l’aurez compris : les FLÈCHES font partie de ces équipes où avec peu d’efforts,
vous obtiendrez des résultats importants.
Que leur proposer concrètement ?
Leur offrir un temps de recul et de réflexion sur les 5 critères qui influent directement sur le bien-être, l’engagement, la collaboration et l’impact des équipes, tels qu’identifiés par Google dans l’étude Aristote[2], agira comme un catalyseur qui dynamisera leur processus d’évolution. Un petit investissement pour de gros effets !
Peut-être tomberez-vous sur une équipe tellement prise dans sa course en avant, son manque de temps pour mettre en pratique toutes ses idées et potentiels, qu’elle réagira dubitative : « pourquoi irions-nous passer du temps là-dessus alors que nous allons très bien, que nous savons où nous voulons aller et que la seule chose qui me manque c’est le temps ? »
Qu’est-ce que l’équipe et l’entreprise y gagnera ?
La pédagogie que nous avons développée dans les Ateliers d’Aristote regroupe et conjugue 3 approches :
Les FLÈCHES seront souvent plus sensibles à l’approche « team building » : vivre ensemble une expérience partagée, différente du quotidien, avec une dimension ludique, qui renforcera notre connaissance les uns des autres, notre cohésion et notre capacité de répondre à nos défis.
Ils seront aussi sensibles à la dimension d’innovation :
– Prendre un temps pour approfondir ses 5 critères de performance, mise en évidence par Google, dont on ne parle pas assez dans la plupart des équipes.
– Fonctionner pendant 2 jours avec un facilitateur qui nous apprendra de nouveaux outils d’intelligence collective et de Management-Humain-Durable.
« Si on veut obtenir quelque chose que l’on n’a jamais eu,
il faut tenter quelque chose que l’on n’a jamais fait. » Périclès
Si on reprend la référence au processus d’évolution et d’apprentissage, que j’ai présenté dans l’article précédent[3], dans les équipes-FLÈCHES, la phase de conscientisation permettra :
– De nommer toutes les forces et les avancées qu’elles ont déjà engrangés dans chacun des 5 critères d’Aristote. C’est en quelque sorte un processus d’objectivation, qui renforce l’équipe dans sa confiance et son unité.
– De partager ses forces et avancées objectivées et donc de les diffuser dans le reste de votre organisation.
– De vivre un temps de reconnaissance et de célébration : recevoir et goûter ensemble les énergies de vie auxquelles ils ont participé vient recharger les batteries de chacun et du groupe.
– D’identifier là où l’équipe peut encore s’améliorer dans chacun des 5 critères, ses besoins et l’organisation pratique pour y arriver.
L’énergie, les compétences, la qualité des relations, l’engagement et la motivation étant beaucoup plus élevée que dans les équipes souffrantes, la phase d’apprentissage, le passage à l’action et l’autonomie de ces équipes seront plus rapides et plus efficaces. Il est bien connu que « plus on a appris, plus on apprend facilement ». C’est vrai individuellement mais aussi au niveau de l’apprentissage collectif et des synergies qui en résulte.
Notre regard a un pouvoir énorme
Je voudrais terminer ces 3 articles par un lien avec l’effet Pygmalion et l’effet Golem mis en évidence par les psychologues Rosenthal et Jacobson. Dans leurs expériences, les entraîneurs, avec des rats, ou les professeurs, avec des enfants, qui pensaient disposer d’éléments plus performants, ont obtenu des résultats significativement supérieurs (effet Pygmalion) et inversement (effet Golem). On constate donc une amélioration ou une détérioration des performances d’un sujet en fonction du degré de croyance en sa réussite venant d’une autorité ou de son environnement.
Une raison de plus pour investir avec vos équipes les plus innovantes et performantes…
Une interpellation à transformer votre regard par rapport à vos les équipes-boulets et à vos équipes-trottinettes !
Permettez-moi de conclure sur une note d’humour et de publicité.
Il ne vous reste qu’à vous en servir !
Cet article est le troisième d’une trilogie :
– Dans le premier publié en mai 2018, « Comment nos équipes peuvent booster nos entreprises ? » En partant du constat d’évolution dans le monde de l’entreprise, actuellement en pleine transition, j’ai montré par « quelles équipes commencer ? » Et « quel est le meilleur levier d’action ? ».
– Dans le deuxième article, publié en septembre 2018, « Deux clés pour relancer vos équipes à la traîne », j’ai voulu éclairer le processus d’accompagnement d’une équipe en souffrance, ses phases d’inconfort et aussi ses potentiels, afin de le dédramatiser et d’utiliser les énergies libérées à bon escient.
[1] Voir http://www.m-h-d.be/
[2] Voir article sur http://www.le-blog-des-leaders.com/quest-ce-qui-rend-une-equipe-vraiment-efficace/
[3] Cf. processus d’évolution présenté dans mon article « Deux clés pour relancer vos équipes à la traîne » du mois de septembre 2018
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