L’estime de soi est à la source de bon nombre de comportements difficiles. La procrastination, le perfectionnisme, les troubles alimentaires, l’autoritarisme… et bien d’autres attitudes qui nous pourrissent la vie, auraient pour racine commune un manque d’estime de soi.
Mais en fait, l’estime de soi, c’est quoi ? Et la confiance en soi alors ? Pouvons-nous développer notre estime de soi ? Comment ? Voilà quelques questions que nous aborderons dans les paragraphes qui suivent.
Pour commencer…
J’ai envie de commencer cet article en vous proposant quelques messages. C’est aussi une sorte d’exercice. Je vous invite à accueillir ces paroles et à ressentir comment elles résonnent en vous.
« Toi qui lis ces lignes, tu es important.
Quoi que tu aies fait, quoi que tu fasses aujourd’hui, je sais que tu es profondément beau et bon.
Tu es unique.
En tant qu’être unique, tu es irremplaçable.
Il y a quelque chose que tu es seul à pouvoir apporter au monde.
Tu as une place réservée pour toi dans ce monde, occupe-là.
Sois pleinement toi-même, dévoile cet être beau et bon que tu es et offre-le. Le monde a besoin de toi. »
Ces paroles peuvent nous mettre mal à l’aise. Elles viennent se frotter à notre estime de soi : la confirmer, la réconforter, la renforcer, la questionner… A chacun de le ressentir.
L’estime de soi, c’est quoi ?
L’estime de soi est la façon dont je me considère, m’apprécie, m’évalue. Quand j’écoute mon dialogue intérieur sur moi-même, qu’entend-je ?
« Tu es super. Tu as ta place. Tu es aimable… »
ou
« Tu es nul. Le bonheur ce n’est pas pour toi. Les autres sont tellement mieux que toi… »
Si je devais m’estimer, quelle est la valeur que je me donnerais ? Pour certains, ces questions sont douloureuses. Cette douleur est probablement un signe d’un manque d’estime de soi. La bonne nouvelle, c’est que l’estime de soi, c’est comme un muscle, cela se guérit et se renforce.
Un trésor en toi
Personnellement, j’ai une croyance bien ancrée et qui m’aide beaucoup tant au niveau personnel qu’au niveau de mes relations. Elle est aussi le fondement de mon métier de coach:
« Toute femme, tout homme recèle au plus profond de lui un trésor inestimable et unique. »
Chez certaines personnes, le trésor est comme une mine de diamants à ciel ouvert : cela se voit se sent, se respire. Pour d’autres, la mine est enfouie dans les profondeurs de leur être, sous les blessures et les gravats de la vie. Pour la déceler, il faut le regard et les oreilles du cœur. Mais, même invisible, le trésor est là n’attendant qu’à être libéré et partagé.
Et vous, vous voyez-vous comme un trésor ?
Pour booster votre estime de soi, je vous invite à prendre conscience de ce trésor au cœur de votre cœur. Même si vous ne savez pas encore très bien de quoi il est fait, il est là, en vous.
Estime de soi ou confiance en soi ?
L’estime de soi est souvent confondue avec la confiance en soi.
La confiance en soi est mon niveau d’assurance par rapport à mon potentiel de réussite. La confiance en soi se nourrit de l’agir, là où l’estime de soi est au niveau de l’être. La confiance en soi s’appuie sur mes capacités alors que l’estime de soi s’appuie sur la valeur que je me donne. Mes réussites et ma capacité à me relever de mes échecs boostent ma confiance en soi.
La croyance qui sous-tend la confiance en soi est :
« Je suis capable de le faire ».
Celle qui fonde notre estime de soi est :
« J’ai de la valeur ».
Combiner estime de soi et confiance en soi nous mène donc à être habité par une croyance qui nous porte :
« J’ai de la valeur et je suis capable de le faire ».
S’il est vrai qu’il est plus simple de développer de la confiance en soi si nous avons une bonne estime de soi, ce n’est pas une condition indispensable. Certaines personnes démontrent une grande assurance dans leur façon de se comporter et de prendre des décisions tout en ayant une très faible estime de soi. Dans ce cas, la confiance en soi est comme un mur qui masque une faible estime de soi. Raymond Reddington dans la série Black List est le criminel n° 1 des USA. Il a une immense confiance en lui et visiblement une très faible estime de soi.
Comment se construit l’estime de soi ?
Elle est la résultante de l’image de moi créée par mon passé, par l’environnement dans lequel j’ai évolué. Si au début de ma vie je me suis senti aimé de façon inconditionnelle, j’ai enregistré au plus profond de moi que je suis aimable, que j’ai de la valeur. Il s’agit bien de mon ressenti. Je peux avoir eu des parents très aimant, mais vu le contexte de mes premières années (crises, stress, maladies, hospitalisations, séparations…), j’ai pu me sentir abandonné, oublié, mal-aimé. C’est un conditionnement. Une croyance. Comme toute croyance ce n’est pas la vérité, mais elle devient ma vérité : ce que je considère comme vrai. Cette vérité m’influence dans toutes les décisions conscientes et surtout inconscientes que je prends tout au long de mes journées.
Vous connaissez peut-être l’histoire de l’éléphanteau né dans un cirque. Dès sa naissance, pour ne pas qu’il s’en aille, il est attaché par une corde à la patte à un piquet enfoncé dans le sol. Au début, il tente de se libérer de cette entrave, mais cela ne fonctionne pas. La corde résiste, le piquet ne bouge pas. Quand il a grandi, ses maitres continuent de l’attacher au même piquet et avec la même corde. Notre éléphanteau est devenu adulte et pèse plus de 5 tonnes. Il pourrait facilement arracher le piquet, mais il ne le fait pas, car il est conditionné par son histoire personnelle. Sa croyance l’empêche de se libérer.
4 étapes pour booster mon estime de soi
Je vous propose ci-dessous un processus pour modifier ces croyances qui sont à l’origine d’une faible estime de soi. Ce processus peut s’appliquer à tout type de croyance limitante, qu’elle soit ou non liée à l’estime de soi.
1ère étape : déterrer mes croyances limitantes
Comme pour toute croyance, la première étape est d’en prendre conscience. Quelles sont ces vérités sur vous-mêmes qui vous habitent ? Notez-les, de sorte qu’elles ne soient plus en vous, mais devant vous. S’il s’agit d’une croyance portante, une « vérité » qui vous booste, conservez là. Si, au contraire, il s’agit d’une croyance limitante, une « vérité » qui vous diminue, vous abaisse, vous dévalorise, alors, il est temps de lui régler son compte.
Prenons par exemple François (personnage fictif) qui a une faible estime de soi et qui porte en lui, dans un recoin de son inconscient, la croyance suivante :
« Je ne suis pas aimable : jamais personne ne pourra m’aimer vraiment .»
2ème étape : faire vaciller mes croyances limitantes
Ce travail n’est pas toujours évident tant nos vérités sont bien ancrées. Rappelez-vous l’éléphant. C’est pourquoi, n’hésitez pas à vous faire aider par un bon coach. Il est formé pour cela.
L’approche que je vous propose est celle qui a été imaginée par Katie Byron, une Américaine qui a vécu une profonde et longue dépression. Elle a pris conscience après des années de déprime que ces pensées les plus noires avaient pour origine des croyances. Pour les déloger elle a mis au point des questions assez simples auquel il nous suffit de répondre.
1. Est-ce que c’est vrai ?
Cette croyance est-elle vraie ? C’est la première question à se poser. Probablement que les réponses à cette première question fuseront en listant tout une série d’expériences qui démontrent que ma croyance est bien vérifiée.
Voici ce que répond François: « Mais bien sûr, c’est vrai : je n’arrive pas à avoir une relation affective durable, à chaque fois celle que j’aime me quitte. Au boulot, les gens qui s’intéressent à moi, c’est parce qu’ils ont quelque chose à me demander. Même mon père, il a toujours préféré ma petite sœur et ma mère s’occupait toujours en premier de mon frère… ».
Je pourrais continuer, tant notre cerveau est efficace pour nous trouver des exemples qui confirment ce que nous prenons pour une vérité.
2. Est-ce vraiment vrai ? N’y-a-t-il pas d’exemples contraires à ma croyance ?
Cette seconde question demande réflexion. Elle me pousse à changer de regard sur mon passé et mon présent. Changer de lunettes exige toujours un temps d’adaptation.
Les réponses de François pourraient être : « La relation que j’ai eu avec Fabienne était belle, je me suis vraiment senti aimé par elle. C’est vrai qu’elle est partie, mais c’est moi qui n’ai pas été correct avec elle. Si je m’étais comporté de façon plus respectueuse, nous serions peut-être mariés ? Quand je pense aux heures interminables que mon père a passé avec moi pour m’expliquer patiemment les maths, sans jamais s’énerver, c’est aussi quelque part une preuve d’amour. Maman aussi prenait soin de moi, surtout quand j’étais malade… ».
Quand je change de lunettes mon monde change…
3. Quelles attitudes cette croyance génère-t-elle chez moi ?
Cette troisième question me permet de prendre conscience que mes comportements sont conditionnés par mes croyances.
Pour François qui ne se croit pas aimable, voici ce qui lui vient à l’esprit : « Comme j’ai toujours cru que je n’étais pas aimable, j’ai toujours interprété les paroles et les comportements des autres vis à vis de moi comme agressives ou intéressées. Ne me croyant pas aimable, il a toujours été difficile pour moi d’aller vers les autres et quand ils viennent à moi, je suis méfiant. En fait cette croyance pourrit mes relations. Je n’ose pas être moi-même, je porte un masque, un déguisement qui est sensé me rendre aimable. Je vois bien que cela ne fonctionne pas. ».
Prenez le temps pour cette question. Ecrivez vos réponses et parlez-en à des proches pour bien intérioriser vos prises de consciences. Soyez concrets en identifiant des moments précis de votre vie où ces comportements sont apparus.
4. Comment me comporterais-je, si je n’avais pas cette croyance ?
Quel serait l’attitude de François vis-à-vis des autres, s’il se sentait profondément aimable ?
Donnons-lui la parole : « J’irai plus facilement à la rencontre des autres. Je ne ressentirais pas cette gêne qui me pousse à me cacher, à ne pas oser me montrer tel que je suis. Je n’interpréterais pas ce que disent les autres comme des signes qu’ils ne m’aiment pas. Je n’aurais plus besoin de passer tout ce temps enfermé devant mon écran… Je pourrais démarrer une nouvelle relation affective, sûr que j’ai quelque chose de beau à offrir à l’autre, moi qui suis profondément aimable… ».
Mes croyances sont un peu comme mon logiciel. Il utilise toujours le même mode opératoire. Certains logiciels sont des virus, il faut en changer.
3ème étape : nommer ma nouvelle croyance
Maintenant que François a débusqué sa croyance limitante, qu’il a identifié les dégâts qu’elle cause dans sa vie depuis tant d’années, qu’il a pris conscience de ce que pourrait être sa vie sans cette croyance, il est temps de changer de logiciel.
Quelle nouvelle croyance allez-vous adopter pour remplacer l’ancienne ? A vous de choisir. Connectez-vous à votre identité profonde, à celui que vous êtes vraiment, sans masque, sans casque et sans armure et nommez une croyance qui vous donne de l’énergie.
François a choisi :
« Quand je suis moi-même, je suis aimable et aimé. »
Il faut que votre nouvelle croyance vous fasse vibrer. Faites-en une carte ou une image que vous afficherez à un endroit où vous pourrez la répéter plusieurs fois par jour.
4ème étape : installer ma nouvelle croyance
Il vous reste maintenant à vivre avec votre nouvelle croyance, votre nouveau logiciel, vos nouvelles lunettes. Gouttez ce qu’elle vous apporte et continuez de la sorte à la renforcer. Parfois, surtout dans les moments de stress, il se peut que vous vous retrouviez avec vos anciennes lunettes sur le nez : votre vieille croyance limitante réapparait. Dès que vous en prenez consciente, répétez votre nouvelle croyance et voyez comme le monde est différent et tellement plus beau. Cette période de transition peut prendre du temps. Comme toujours, avancez un pas à la fois en vous relevant après chaque chute. Votre nouvelle croyance s’ancrera jour après jour plus profondément.
Prenez soin de vous, parce que vous le valez bien et que le monde a besoin du trésor que vous êtes.
Que votre journée soit belle,
Pierre
Pour aller plus loin :
- Vous avez envie de découvrir en profondeur ce trésor au fond de vous ? Participez au séminaire « Cap sur ma Vie ».
- Comment vaincre la procrastination, un article faisant le lien entre procrastination et estime de soi.
Photos : Gerd Altmann, André Mouton, Alexas Fotos.
Tres bon article sur l’estime de soi. C »est bien vulgarise et tres accessible!
Merci pour ce partage!