La clé des bonnes décisions

par | 28 Mai 2019 | Décider, Développement personnel | 0 commentaires

Quels sont les mécanismes, les principes, les émotions à la base de mes décisions conscientes ou non, petites ou grandes ? Qui tient finalement le gouvernail de ma vie ? Voilà une question qui m’interpelle, me bouscule, me fait douter. Et vous, y avez-vous déjà réfléchi ?

Si oui, quelle est votre réponse ? Votre réponse reflète-t-elle la réalité ? Correspond-t-elle à la vraie source de vos décisions ou est-elle une réponse théorique, qui vous parait juste, mais dont vos mécanismes de décisions réels sont encore souvent éloignés ?

Cette question, c’est Margaux Hamman qui nous la pose dans une conférence Ted qu’elle a donnée à Reims en décembre 2018. Vous trouverez le lien vers la vidéo de cette conférence au bas de cet article. Sa réponse est cinglante et m’est arrivée comme une gifle au visage : la peur ! Ce qui dans ma vie est souvent à l’origine de mes décisions, c’est la peur… En repensant au cours de ma vie, je constate également que les moments forts sont ceux où, précisément, j’ai dépassé ma peur pour écouter autre chose en moi.

Avant de parler de cette autre chose, évoquons ces peurs qui paralysent si souvent. J’en citerai trois en vous laissant le soin de compléter votre liste.

La peur du manque. 

Je me bats avec elle depuis des années et je constate, en me retournant sur ma vie, que j’ai beau accumuler des richesses, cette peur ne disparait pas. Au contraire, j’ai l’impression que lorsque je n’avais quasi rien, elle était nettement moins présente. Evidemment, à cette époque, mes responsabilités étaient également plus limitées tout comme mon train de vie et mes engagements financiers. A partir du moment où j’ai commencé à posséder une maison, une entreprise et ensuite divers investissements, j’ai l’impression que cette peur du manque s’est plutôt développée.

Je lisais cette semaine dans le livre « 12 jours » d’Eric Behanzin qu’il avait également éprouvé cette peur du manque jusqu’au moment où il a pris conscience qu’il était dans l’abondance.

« Savez-vous qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur et que vous pouvez en un clin d’œil décider que, finalement, vous êtes dans l’abondance ? »

Eric Behanzin, 12 jours, p75

Eric a raison : je suis dans l’abondance. Et ce depuis le jour de ma naissance. Depuis ce 8 décembre 1964 j’ai chaque jour mangé à ma faim, eu un toit pour me loger et j’ai toujours été entouré de personnes qui m’aimaient et m’aiment encore (je partage ici mon vécu sans prétendre aucunement que chacun est dans l’abondance, certainement pas). Donc… cette peur du manque qui me pourrit la vie et me pousse à prendre des décisions qui ne me nourrissent pas vraiment est un leurre. Elle me confine dans cette zone de confort qui n’a de confort réel que le nom. Je m’efforce depuis cette prise de conscience de me répéter chaque jour – en fait de constater- que je suis dans l’abondance. Ces années de peur du manque, j’aurais pu les vivre dans la gratitude de l’abondance plutôt que dans la peur. Je ne peux pas refaire le passé, mais je peux commencer à vivre dans cette gratitude dès aujourd’hui. Depuis cette prise de conscience, je m’y suis mis. Pas facile : il s’agit de changer une manière de réagir ancrée en moi depuis des décennies de fonctionnement. Mais après quelques jours seulement je sens petit à petit les bienfaits de ce nouveau regard. Je vous invite à essayer.

La peur de ne plus être aimé(e)

Personnellement, il m’est plus difficile d’en parler car j’ai eu la chance d’avoir toujours été entouré de beaucoup d’amour de mes parents, de mon épouse, de mes enfants et amis. Toutefois, cette peur revient régulièrement chez mes clients lors de séances de coaching. Elle prend souvent l’habit du « qu’en dira-t-on », mais fondamentalement, j’ai l’intuition qu’il s’agit bien de la peur d’être rejeté(e) si je me permets d’être enfin moi-même. Je continue donc à porter mon masque, mon casque et mon armure pour me conformer à ce que je pense que les autres attendent que je sois et m’aiment…comme je ne suis pas… Tout cet attirail est bien inconfortable… et inefficace. La seule personne qui soit profondément aimable, ce n’est pas ce masque, cette armure ou ce casque, c’est celui ou celle que je suis vraiment.

La peur de l’échec

Cette peur-là, je la connais bien : j’avais compris que, pour ne pas faire de peine à mon père dont les affaires ne marchaient pas trop, je devais réussir. L’échec était banni. Ce moteur en moi m’a poussé à étudier à fond, à travailler beaucoup (trop) et donc à vivre beaucoup de stress. Il y a quelques années, lors d’une formation, l’animateur demanda à chacun de retrouver des échecs vécus au cours sa vie. Alors que je venais de passer le cap de la cinquantaine, j’étais incapable d’en trouver un qui tenait un peu la route. Oui, j’avais bien raté deux examens en janvier lors de ma première année d’université (dont un 2/20 en chimie), mais je m’étais bien rattrapé en juin.

Que d’opportunités j’ai écartées par peur d’échouer…

Il y a peut-être un danger futur

Chacun complètera pour lui-même la liste des peurs qui parfois (souvent ?) le poussent à prendre ses décisions. Faut-il donc bannir la peur ? La peur serait-elle mauvaise ? Certainement pas. Elle n’est ni bonne ni mauvaise, elle est. C’est une émotion qui nous vient et comme toute émotion, c’est un message qui nous est donné. Si nous ne l’écoutons pas, nous tombons dans l’inconscience, si nous n’écoutons qu’elle, nous sommes paralysés.  La peur nous prévient qu’il y a peut-être un danger futur. J’insiste sur le « peut-être » : la très grande majorité des peurs que nous ressentons ne se vérifient pas. Ce que nous craignions n’est jamais arrivé. J’insiste aussi sur le « futur » : il s’agit d’un danger potentiel futur, pas présent. Je n’ai jamais peur pour quelque chose qui est en train de se passer, mais pour quelque chose qui pourrait se passer. Je vis mon présent (peut-être dans la souffrance ou la peine dont j’avais peur), mais je n’ai pas peur de lui. J’ai peur du futur, mais je ne le vis pas. Je ne peux pas souffrir dans le futur, par contre le fait que j’imagine que je vais souffrir demain, peut me faire souffrir aujourd’hui.

« Que ferais-tu si tu n’avais pas peur ? »

Baluchon dans « Qui a piqué mon fromage ? » de Spencer Johnson

Décider avec le cœur

Au lieu de décider à partir de mes peurs, Margaux Hamman m’invite à écouter mon cœur. Vers où me pousse mon cœur ? Qu’est-ce qui ne demande qu’à émerger en moi ? Si jusqu’à présent je n’ai donné le micro qu’à mes peurs, ce ne sera pas facile pour moi d’écouter mon cœur. Dans ce cas, ce sera un nouveau chemin à emprunter et à découvrir. Petit à petit la voix de mon cœur sera de plus en plus claire de sorte qu’il me sera de plus en plus facile de la suivre. Au début, si ce n’est qu’un murmure à peine audible, une brise légère, ne lâchez pas, tendez l’oreille : vous êtes sur le bon canal.

Vous ne savez pas comment faire ? Choisissez un moment de la journée pendant lequel vous ne serez pas dérangé. Asseyez-vous confortablement dans votre fauteuil préféré ou allongez-vous sur votre lit. Fermez les yeux et accueillez ce qui vient. Si ce sont des peurs, dites-leur que vous vous occuperez d’elles plus tard, parce que maintenant c’est le moment du cœur. Vous verrez qu’après un certain temps des images, des pensées émergeront. Si elles vous apaisent et vous donnent de la joie, restez branché : vous êtes sur la bonne longueur d’onde !

Et mes peurs alors ?

Mes peurs sont des messages comme toutes mes émotions. Si je n’écoute pas mes émotions, elles reviennent en insistant toujours plus fort jusqu’au jour où leur expression deviendra somatique, c.à.d. qu’elles s’exprimeront sous forme de maux divers ou même de maladies graves. Je vous invite donc à accueillir vos peurs, à les laisser s’exprimer, à les écouter tout en vous rappelant qu’il s’agit d’un danger dont la probabilité est (très) limitée et qui n’est pas présent, mais futur. A partir de là, invitez la prudence : si après une analyse objective, vous estimez qu’il y a un danger réel, mettez en place ce qu’il faut pour limiter autant que possible que le problème ne survienne. Et puis, si le problème devait arriver réellement, serait-ce vraiment grave ? Qu’est-ce que cela pourrait vous apporter ?

« Tu décides avec ton cœur et tu réfléchis avec ta tête. Dans ton cœur il y a le pour quoi et dans ta tête tu trouveras le comment. »

Eric Behanzin

Si vous voulez découvrir ce qu’il y a dans votre cœur, si vous voulez partir à la rencontre de celui que vous-êtes en profondeur, si vous désirez trouver votre boussole et votre cap pour vivre pleinement votre vie et non pas la vie que pourrait vous dicter vos peurs, jetez un coup d’œil à Cap sur ma Vie.

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Que votre cœur vous éclaire et que votre journée soit belle,

Pierre

Des liens pour aller plus loin :

Photos : Jae Bano, Sharon Mccutcheon, Nick Fewings

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L’auteur

Pierre de Lovinfosse

Pierre de Lovinfosse

Coaching individuel, de groupe et formations. Il s’est donné pour mission d’aider les dirigeants à mettre leur entreprise au service de l’humain : l’entreprise comme ressource pour l’humanité, plutôt que l’homme comme ressource pour l’entreprise. Il s’intéresse tout particulièrement à la problématique du leadership qui constitue son sujet principal de coaching et de formations. https://www.effatacoaching.com

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