4ème Clé – Apprivoiser mes dragons

par | 5 Oct 2020 | Communication, Développement personnel, Motivation | 0 commentaires

Traverser mes peurs pour libérer mon potentiel

Sur tout chemin de transition, je suis confronté à mes dragons. Leur apparition est source de peur, jusqu’à l’angoisse parfois. Ils sont là, tapis dans leur grotte, quelque chose en moi le sait. Alors je construis des forteresses pour me protéger d’eux ! Elles me sécurisent mais m’emprisonnent aussi… Je crois me protéger de mes dragons, mais ne serait-ce pas plutôt eux qui gardent, sans trop d’efforts, la prison où ils avaient mission de m’enfermer ?

Cet article est le 8ème d’une série sur les « 7 clés de la transition » que vous trouverez sur www.le-blog-des-leaders.com . Dans cet article, avec les 2 premiers dragons, nous approfondirons 2 clés: accueillir nos peurs par l’intelligence émotionnelle et ne plus chercher à sauver notre vie par nos propres moyens… découvrir le pouvoir de la vulnérabilité !

Dans ses lettres à un jeune poète, Reiner Maria Rilke parle aussi des dragons dans nos vies…

« Comment oublier ces anciens mythes que l’on retrouve à l’origine de toutes les races où des dragons se transforment en princesses au dernier moment. Et si tous les dragons de nos vies étaient des princesses qui n’attendent de nous qu’une belle et courageuse action ? Peut-être que tout ce qui nous effraye est dans sa pure essence, une chose fragile qui attend notre amour. Alors, n’ayez pas peur, si un chagrin plus immense que vous n’en avez jamais eu se dresse devant vous, si une angoisse, comme un léger nuage sombre, vient invalider vos mains et tout ce que vous faites, il vous faut réaliser que quelque chose vous arrive, que la vie ne vous a pas oublié, elle vous tient dans sa main et ne vous laissera pas tomber ! Pourquoi voulez-vous fermer votre vie à l’inconfort, à la tristesse, à la dépression puisque vous ne savez pas, après tout, le travail que ses états d’âme peuvent opérer en vous ?

Voici le quatrième secret : là où sont mes dragons, là est mon plus grand potentiel de libération.

Ils sont très forts pour me faire peur jusqu’à l’angoisse, mais n’ont que le pouvoir que je leur donne : ils n’ont pas le pouvoir de me terrasser. Si j’ose leur faire face et traverser mes peurs, ils se transformeront en petites chauve-souris, voire même en jolis canaris annonçant le lever du soleil. Cela paraît incroyable, c’est pourtant vrai !

« La peur a frappé à la porte. La Foi a répondu. Il n’y avait personne. »

Martin Luther King[1]

Le premier dragon est ma peur et mon refus de la souffrance et de la mort.

Ce dragon, le plus grand, le chef de la bande, a tout enfermé dans l’illusion que la mort est une fin, une désagrégation, un retour au néant… Et que la souffrance est une voie vers la mort.
Si j’observe ma vie, ce mur que impuissant je voyais tomber entre mes parents en conflit, le décès de ma sœur Isabelle quand j’avais 15 ans, mon burnout à 46 ans et tant d’autres épreuves…
Je peux reconnaître plusieurs souffrances qui n’ont pas mené à la mort.
Et plusieurs « morts » qui ont été passages vers une autre vie, parfois beaucoup plus intense.
Pourtant cette illusion est presque aussi naturelle que respirer, elle est viscérale.

Il y a la souffrance et la mort…

Il y a aussi la peur…
Que faire de mes peurs ?…
Les fondements de l’intelligence émotionnelle

La peur est une émotion (du latin « ex » = sortir et « movere » = mouvements), un mouvement qui sort vers l’extérieur suite à un déclencheur. Toutes les émotions sont des messagères, des « systèmes d’information écologique » qui me parlent de mes besoins, mes manques, mes systèmes de défense et me disent l’impact des événements sur moi. On pourrait aussi les comparer à un cri d’alarme en moi qui témoigne d’une sensibilité révélatrice de moi et pas de l’autre. Il s’agit donc d’un système de communication pour moi et pour les autres.
C’est aussi une énergie qui nous est donnée pour faire face.
Les émotions se présentent comme une vague, un flux d’énergie, un mouvement de vie. Si on laisse l’émotion faire, on sentira que les sensations se renforcent dans un premier temps, jusqu’à atteindre un plafond, et puis elles descendent jusqu’à disparaître… La vague passe en un temps très court (5 secondes à 2 minutes)… Sauf si on résiste ! Si nous fermons la porte à la messagère, elle va taper plus fort et inventer des tas de stratagèmes pour se faire entendre.
Pour mieux comprendre ce qui se passe et comment, encore un petit éclaircissement.
Un déclencheur produit en nous une réaction en trois étapes :
1. La réception d’une information par nos sens,
2. Le traitement de l’information par notre inconscient nourri de nos expériences passées. Nous savons aujourd’hui que cette 2e étape se manifeste au niveau des sensations dans notre corps.
3. L’émotion proprement dite est donc la 3e étape.

Donc, pour être capable d’accueillir rapidement ses émotions, le secret est de se concentrer sur ses sensations. Nous sommes invités à entrer petit à petit dans l’intelligence émotionnelle, qu’on pourrait aussi nommer la vie en amitié et en collaboration avec nos émotions. Vivre en allié avec elles, nous permet d’en finir avec nos blocages émotionnels ! C’est simple, à la portée de tous et tellement puissant. Il n’y a « aucun travail à faire », juste accepter de ressentir, se mettre en observateur de ce qui se passe en soi. Il n’y a aucun risque. Si on ne le fait pas bien, il ne va rien se passer. On va juste rester avec notre émotion.

On appelle cela la méthode TIPI[2].

Au début, on peut avoir peur parce que parfois les sensations sont désagréables. On a l’habitude, quand on ressent ce genre de sensations de se précipiter pour faire quelque chose pour les faire cesser. Là, au contraire, il faut les laisser faire leur chemin. C’est ce qui est difficile : ne pas fuir la sensation désagréable. La laisser se développer. En général, elle commence par augmenter donc les sensations deviennent de plus en plus désagréables. Mais quand on l’a expérimenté un certain nombre de fois, on sait que cela va passer très rapidement… Et donc que c’est quand même supportable. On est même souvent surpris quand tout à coup, on ne ressent plus rien. C’est passé ! On vit alors un apaisement au niveau de notre corps et de nos émotions… Il y a quelque chose qui s’est détaché, évaporé, qui est parti. On se sent plus détendu et on voit beaucoup plus clair. On peut revenir dans la réalité et agir (>< réagir) de la façon qui nous semble la plus appropriée. Cela nous permet de gérer nous-mêmes les situations émotionnelles, répétitives ou pas, qui nous posent problème… Et que souvent nous projetons sur l’autre.

Il est aussi important de distinguer 2 types de peurs :

1. La peur face à un événement réel en train de se dérouler (p.ex. un chien méchant), est une alliée qui nous donne un signal et une énergie pour agir… cette peur peut être salvatrice.

2. La peur générée par nos pensées et souvent par un manque de vis-à-vis et d’adversité concrets. Dans la grande majorité des cas, la peur est un processus imaginaire… cette peur est invalidante, paralysante, elle nous décentre et diminue fortement nos capacités de réagir humainement, avec justesse.

Il me semblait essentiel d’aborder les fondements de l’intelligence émotionnelle au moment où nous nous lançons dans la vallée des dragons… Savoir que faire quand je serai submergé par la peur ou par d’autres émotions.

Ce chef-dragon a engendré 3 dragons qui le secondent, trois enfants : le dragon de l’insécurité, le dragon de la comparaison et le dragon de l’idolâtrie. Trois expressions de notre peur de la souffrance et de la mort.
Bien qu’étant le premier Dragon, celui qui est à l’origine des autres, c’est souvent le dernier que nous pouvons vaincre. Les peurs qui le nourrissent sont tellement profondes et ancrées en nous. C’est plus facile et plus concret de commencer à « apprivoiser » ses enfants.

Le dragon de l’insécurité

La sécurité fait partie des besoins fondamentaux de l’être humain. Or, nous sommes sans cesse confrontés à toutes sortes d’insécurités.
Insécurités de tous les jours, au détour de mes limites, de mes échecs, provoquées par la violence des autres et du monde qui m’entourent ou par ces mille et un petits événements quotidiens qui la réveillent en moi…
Insécurités plus existentielles, face au futur, à ma valeur, à ma place, face au devenir de tout ce à quoi je m’identifie ou je crois…
Tout naturellement, ces insécurités provoquent en moi un réflexe de défense : me sauver par mes propres moyens !

Dans son ingéniosité, l’homme moderne a développé toute une série de stratégies pour se prévenir de ces insécurités, dont les assurances. Nous payons pour nous prémunir d’un risque et, si le risque se réalise, nous acquérons un droit à une réparation matérielle.
Ce réflexe de vouloir tout assurer provient de mon besoin de contrôle, de maîtrise des évènements, qui lui-même vient de ma peur de la souffrance et de la mort. Pourtant aucune assurance ne peut m’éviter la souffrance et la mort. Les assurances peuvent payer les soins et un revenu d’invalidité en cas d’accident ou de maladie ; elles peuvent fournir un capital en cas de mort d’un proche ; ce qui est bien sûr très précieux dans ces cas-là… Mais elles ne peuvent pas me prémunir contre la souffrance et la mort !

En entreprise, il en est de même de toute la logique de prévision-planification-contrôle qui s’est développé, souvent inconsciemment, en réponse à notre dragon de l’insécurité.

Tant que je mettrai ma confiance et mon énergie dans une logique d’assurance, de « planification-contrôle »… une logique où je cherche à me sauver par moi-même, le dragon de l’insécurité peut dormir en paix, je ne sortirai pas de ma prison, tout au plus pourrais-je agrandir la forteresse… Je resterai dans mon petit monde assuré, planifié avec mon illusion de sécurité !

Ce réflexe de « me sauver par moi-même » est un moteur des mécanismes qui ferment la relation que nous avons vus à la deuxième clé, qui polluent mon regard et ma façon d’entrer en relation. C’est aussi un moteur du réflexe de résistance et de rigidité découvert dans la troisième clé.
Le chemin de la transition passe nécessairement par le face-à-face avec ce dragon.

Pour sortir de ma forteresse, pour faire face à ce dragon, il me faut passer d’une logique d’assurance à une dynamique de lâcher prise.

Frédéric Laloux parle de passer de la « prévision-contrôle » au « ressenti-réponse », de la « planification stratégique » à la « raison d’être évolutive » : « nous essayons de faire comme les paysans : regarder 20 ans en avant et ne pas prévoir plus loin que le lendemain »[3].

Le lâcher prise se joue à un niveau individuel et aussi à un niveau collectif.

« N’ayez pas peur de lâcher prise… Le lâcher prise dénoue les peurs, les tensions et augmente le courage. Progressivement, cette démarche délivre de la crainte de mourir par petites morts successives, elle dénoue les ressorts de la haine en déclenchant les mécanismes de confiance. »

Marie-Pierre Bovy[4]

De 1999 à 2003, j’ai été directeur de l’Arche à Bruxelles, une institution qui accueille des personnes avec un handicap mental. La particularité de l’Arche est d’être aussi une communauté où des « personnes avec un handicap moins visible », comme vous et moi, choisissent de VIVRE AVEC les personnes avec un handicap mental, plutôt que de « s’occuper » d’elles… Ensemble, nous faisons communauté ! Nous expérimentons combien « chaque personne est une histoire sacrée » et « la communauté est le lieu du partage et de la fête ». Si j’ai à cœur de vous en parler ici, c’est parce que j’y ai vécu une expérience fondatrice de lâcher-prise, de vulnérabilité et de leurs résultats : collaboration, complémentarité, sécurité, traversée de ce qui paraissait impossible, joie et bonheur partagé !

Nous avions décidé de réorganiser toute la communauté, de passer de cinq à quatre foyers d’hébergement. Ces changements ont provoqué beaucoup de peurs et d’insécurités, jusqu’à l’angoisse pour certains. Moi-même, j’ai vécu des moments où je ne voyais plus clair, j’avais peur, je n’avais pas de solution. C’est en contemplant les personnes avec un handicap que j’ai pris conscience qu’elles, avec un handicap que nous ne pouvions pas changer, constituaient le centre, le cœur de notre communauté. Sans elles, je suis convaincu que l’Arche ne ferait pas long feu : elles nous donnent Vie ! Chacun a pu l’expérimenter dans l’Arche.
Si elles, avec leur handicap bien visible, ont le droit d’être là au centre de notre communauté, pourquoi moi, quand je suis confronté à mes propres handicaps, à mes peurs, je me sens mal, j’ai envie de me cacher ou de fuir, j’ai l’impression que je dois trouver une solution, etc. Pourquoi, moi, le directeur, je ne m’autoriserais pas aussi à rester au centre de notre communauté et continuer d’échanger la vie ?

Brené Brown en parle très bien dans son livre « le pouvoir de la vulnérabilité ».

« La honte est l’expérience profondément douloureuse de croire qu’on est défaillant et par conséquent indigne d’amour, d’intimité ou de contacts. »

Brené Brown[5]

Avec la Roue du Changement de Regard, cela revient à me sentir « tout rayé » : violence que je fais à moi-même et à toute ma communauté. Je la prive du vrai Benoît.

« Devenir résiliant par rapport à la honte, c’est la clé de la vulnérabilité.  ̎Ne pas être doué pour la vulnérabilité ̎ veut souvent dire qu’on est fichtrement doué pour la honte. »

Brené Brown[6]

Ayant pris conscience de cela, j’ai osé partager ma vulnérabilité : j’ai dit lors d’une réunion avec tous que j’avais peur, je ne voyais plus clair, je n’avais pas de solution… Quels cadeaux j’ai reçu !
Tout d’abord, la tendresse des personnes avec un handicap qui sont venues me prendre dans leurs bras et aussi le réconfort et la solidarité de beaucoup de mes collaborateurs. Là où moi j’avais peur, d’autres pas… Là où je ne savais que faire ou me sentais incompétent, impuissant, d’autres pas. Nous avons vécu une expérience de complémentarité et de « complétude tous ensemble » que je n’oublierai jamais. Chacun a joué son rôle : les plus jeunes ont donné l’élan, le dynamisme au début ; les plus âgés, plus réticents au départ, ont repris le témoin aux moments les plus insécurisants ; les personnes avec un handicap nous ont combien de fois ramenée à l’essentiel : elles sont souvent beaucoup moins handicapées que nous au niveau de la relation, de l’amour inconditionnel, de la confiance, de la spiritualité !

Pour entrer dans cette dynamique de lâcher-prise une autre dimension est nécessaire : arrêter de vouloir me sauver à tout prix par moi-même, c’est aussi sortir de mon désir de toute-puissance, accepter ma finitude : la souffrance et la mort font partie de notre condition humaine.

Découvrir que ma souffrance, mon impuissance, mes limites permettent aux autres de prendre soin de moi.

« Donne tant que tu as. Quand tu n’as plus rien, demande. Donne à d’autres l’occasion de te faire du bien. »

Lanza del Vasto

C’est un autre secret dans le secret : reconnaître mon rayé, vivre en paix avec lui, ouvre à une intériorité et des relations beaucoup plus paisibles et fécondes. Cela peut même ouvrir des perspectives inouïes.

Voici un exemple vécu par un de mes collaborateurs, Eric Lardinois :
J’accompagnais une grosse entreprise. Je pensais que tout était clair : les enjeux, les objectifs, les efforts et les règles que chacun devait faire passer. Pendant plus d’une année, j’ai accompagné le top management. Après, je suis descendu d’un étage, avec les cadres supérieurs. L’objectif était de mettre en place une culture de l’innovation. Plus tard, je me suis rendu compte que, quand je me promenais dans les couloirs, les réactions n’étaient pas du tout celles que j’attendais : elles étaient assez négatives par rapport à cette transformation. Je me suis dit : « il doit y avoir un problème de communication ». J’en ai parlé à la direction en leur suggérant de plus communiquer sur les enjeux objectifs, etc. Quelques mois après, j’ai senti qu’il y avait un mauvais climat qui s’installait alors que durant mes formations et accompagnements tout le monde était toujours positif. C’est là où je me suis senti en insécurité. Je me disais : « je suis payé, un expert, à moi de trouver une solution ». J’ai essayé de trouver des stratégies pour avancer. Je tournais en rond et me sentais inconfortable jusqu’à décider de tout arrêter, de leur dire ce que je ressentais et que ce n’était  plus à moi de trouver une solution… Nous devions la trouver ensemble ! Ça les a surpris. A partir de là, les langues se sont déliées. Ils ont exprimé qu’ils étaient évalués sur leur chiffre d’affaires, sur lequel il mettait la priorité, et pas sur l’innovation… Ça n’avait jamais été dit et a permis de réajuster cette situation.

Et un autre exemple vécu par Pierre de Lovinfosse, un autre de mes collaborateurs :
Il y a quelques années un client, m’appelle pour me parler d’une crise profonde dans une de ses équipes : la quinzaine de membres de l’équipe forment des clans, le manager de l’équipe est fortement critiqué et l’ambiance est détestable. Il me demande de faire un audit de l’équipe et de revenir vers lui avec des propositions. Je commence donc par rencontrer individuellement chaque collaborateur en insistant sur l’aspect confidentiel de la conversation. Cela fonctionne avec tous les membres de l’équipe sauf une, Suzanne: « Je n’ai rien à dire. J’ai du travail, je fais mon boulot et tout va bien. ». Comme, malgré mon insistance, elle se mure dans le mutisme, je mets fin à cette conversation à première vue tout à fait stérile. L’entrevue a duré moins de 10 minutes. Ses collègues m’avaient beaucoup parlé de Suzanne. Suzanne était une bosseuse, mais ses relations avec la plupart de ses collègues étaient faites d’injures, de moqueries, de sarcasmes répétés et quotidiens à leur égard. En résumé, Suzanne avait un caractère de cochon. 
La mission se termine, je remets mes recommandations et pour moi cela en reste là.
Un an plus tard, je reçois un coup de fil de Suzanne pour démarrer un coaching avec moi. Elle avait enfin reconnu ses dragons, elle avait compris que non seulement elle rendait la vie impossible aux autres, mais qu’elle se pourrissait sa propre vie. Elle avait maintenant le désir profond de changer, mais ne savait pas comment s’y prendre et me demandait de l’aider. J’ai rarement vu un changement aussi profond en aussi peu de temps : en 3 séances seulement Suzanne avait complètement changé son attitude et commençait à développer des relations harmonieuses avec son entourage professionnel et privé…
Là où sont nos dragons est notre plus grand potentiel de développement !

Reconnaître mon rayé… Vivre en paix avec lui… Plus facile à dire qu’à faire !
Comment s’y prendre concrètement ?

Il s’agit d’apprivoiser ma part de rayé, de développer une relation pacifiée avec elle.
Le mécanisme de la violence en moi produit une double identification : je m’identifie à ce rayé, je le laisse prendre toute la place, et j’identifie ce rayé à quelque chose de négatif et de dangereux.
Réapprivoiser la part positive de ce rayé produit une double désidentification : il a dorénavant le droit d’exister en moi sans être négatif/dangereux et donc sans m’envahir dès qu’il m’apparaît.
Pour que cette part de rayé ne prenne plus toute la place, il s’agit aussi d’entrer dans la conscience que quand elle apparaît, elle n’efface pas toutes les autres parts de moi.

En conclusion, le dragon père, ma peur de la souffrance et de la mort, est le plus difficile à vaincre. Nous commencerons donc d’abord par apprivoiser ses enfants. Le dragon de l’insécurité se volatilise dès que je ne cherche plus à sauver ma vie par mes propres moyens. Cela passe notamment par un apprivoisement de mon rayé… Vivre en paix avec lui ouvre à une intériorité et à des relations beaucoup plus paisibles et fécondes.

Dans mon prochain article, nous approcherons les 2 autres enfants : le dragon de la comparaison et le dragon de l’idolâtrie.


[1] Martin Luther King, La force d’aimer, Casterman, 1964, p. 193.

[2] Voici une vidéo courte qui explique TIPI : https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=VA_lzL4m0-c

[3] Frédéric Laloux, Reinventing organizations, version résumée et illustrée, Diateino, 2017,  p. 119

[4] Marie-Pierre Bovy, membre de la comunauté de Lanza del Vasto (disciple de Gandhi), a été secrétaire générale du Mouvement International de la Réconciliation de 1992 à 1997.

[5] Le pouvoir de la vulnérabilité, Brené Brown, Guy Trédaniel éditeur, 2014, chap.3, p. 82

[6] Op.cit., chap. 3, p. 73

Photos: Pixabay

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L’auteur

Benoit Thiran

Benoit Thiran

Benoit Thiran, marié, père de 3 enfants, ingénieur commercial et de gestion, a derrière lui 29 années d’expérience professionnelle en gestion des relations et du changement, formation et coaching dans des secteurs très variés (multinationale, développement, non marchand, PME, projet BeLEAN à la SNCB). Il a une expérience particulière dans l’accompagnement des périodes de turbulences qui font partie du processus de transition pour aider les personnes et les groupes à découvrir le potentiel d’évolution qui s’y cache ! https://www.m-h-d.be/

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