Comment éviter le burn-out

par | 27 Mai 2024 | Développement personnel, Dynamique humaine | 0 commentaires

Aujourd’hui, si nous n’avons pas nous-mêmes vécu un burn-out, nous connaissons tous plusieurs personnes qui sont passées par là. Elles se sont retrouvées un beau jour sans énergie, pour certaines même incapables de se lever, comme une batterie qui aurait délivré jusqu’à sa dernière goutte d’énergie, complètement vidées.

Pourquoi le burn-out est-il un phénomène récent ?

Qu’est-ce qui a changé ?

Comment faire autrement ?

Burn-out ou dépression

Avant les années 2000, je n’ai que très peu entendu le mot burn-out. Par contre, les problèmes de dépression étaient fréquents. Cela pourrait donner à croire que le burn-out est en fait un nouveau nom pour une certaine forme de dépression.

Les deux pathologies sont bien distinctes même si elles ont certains symptômes communs. Alors qu’une dépression s’installe progressivement, le burn-out terrasse la personne après des signes avant-coureurs qui sont la plupart du temps ignorés ou niés (fatigue, trouble du sommeil, susceptibilité, difficulté à se concentrer…). La personne dépressive n’a envie de rien, se replie sur elle-même et perd sa joie de vivre. Celle qui souffre d’un burn-out a envie d’avancer, de s’en sortir mais n’en a plus l’énergie.

J’ai parfois des parents qui me demandent un coaching pour leur fils ou leur fille adultes. Quand je demande à ses personnes si elles sont partantes pour un coaching ou simplement quel serait leur objectif de coaching, je n’obtiens pas de réponse : étant dépressives, elles n’ont envie de rien si ce n’est de repli sur soi. Un coaching n’a aucun sens, seul un psy peut les aider.

Par contre, lorsqu’une personne en burn-out arrive dans mon bureau pour un coaching, l’envie est bien là. Elle sait ce qu’elle veut, mais très vite je remarque que si l’envie est bien présente, l’énergie n’y est pas. Je réoriente dès lors la personne vers un médecin et un psychologue. Je les revois lorsqu’ils sont en fin de burn-out et qu’ils ont retrouvé de l’énergie pour trouver une nouvelle voie respectueuse de leur rythme et alignée avec leur identité.

Le burn-out serait donc bien quelque chose de nouveau à ne pas confondre avec la dépression.

« En tant que psychanalyste et praticien, je me suis rendu compte que les gens sont parfois victimes d’incendie, tout comme les immeubles. Sous la tension produite par la vie dans notre monde complexe leurs ressources internes en viennent à se consumer comme sous l’action des flammes, ne laissant qu’un vide immense à l’intérieur, même si l’enveloppe externe semble plus ou moins intacte. »

Herbert J. Freudenberger

Ce sont les paroles de Herbert J. Freudenberger, psychologue et psycho-thérapeute américain, considéré généralement comme l’auteur des premières recherches sur le « syndrome d’épuisement professionnel », un des premiers à utiliser le terme de burn-out dans son article « Staff burn-out » publié en 1974.

Addictes

Au départ le terme burnout est utilisé pour décrire les effets de la toxicomanie.

Serions-nous aujourd’hui de plus en plus « toxicomanes » ? Et si oui, quelle est cette drogue dont nous ne pourrions plus nous passer ? A quoi sommes-nous addictes ?

Je ne suis pas médecin, mais je crois pouvoir dire qu’il s’agit de cortisol, l’hormone du stress qui augmente la quantité de glucose dans le sang pour nous aider à réagir rapidement.

Le stress

A la base, le rôle du stress est de nous aider à survivre face aux dangers qui nous menacent. Lorsque nous percevons un danger, notre corps réagit pour pouvoir y faire face plus efficacement (courir plus vite, sauter plus haut, supporter la douleur, frapper plus fort..). Ce stress est donc positif, il nous aide à survivre.

Il y a deux types de stress : le stress aigu et le stress chronique.

Le stress aigu, c’est celui que nous ressentons face à une situation difficile et temporaire. Quand le problème est passé, le stress disparait. Souvent le stress ressenti nous a aidé à surmonter la difficulté.

Le stress chronique est beaucoup plus dangereux. Il est causé par notre mode de vie ou notre environnement professionnel ou privé. Il ne disparait pas, mais au contraire s’installe et par conséquent nous épuise lentement mais surement. Nous sommes sur l’autoroute du burnout…

L'autoroute du Burnout

Mode de vie

L’apparition et la progression lente du nombre de burnouts depuis le milieu des années septante serait donc le signe d’une évolution de notre mode de vie qui serait de plus en plus stressant.

Personnellement, je n’ai pas eu l’impression d’entendre parler souvent de burn-out avant les années 2010. Les seuls chiffres que j’ai trouvés sont ceux de l’association des assurances maladies en Allemagne qui indiquent l’évolution des jours de maladie dus au burn-out de 2004 à 2011. Le schéma indique un nombre de jours d’absence pour burnout pour 1000 jours de travail (en jaune les femmes, en rouge les hommes).

D’autres chiffres plus récents indiquent qu’en Belgique le nombre de travailleurs malades de longue durée pour cause de burn-out a presque triplé entre 2017 et 2020.

Pourtant notre société moderne nous offre quantité de facilités pour nous rendre la vie plus facile et agréable. C’est en tous les cas ce que la publicité veut nous faire croire.

Si nous comparons le quotidien de nos compatriotes à la fin du XIXème siècle à celui que nous connaissons aujourd’hui, nous avons gagné énormément de choses. Le confort de nos maisons, la rapidité de déplacement, les possibilités de communication, les conditions de travail, les congés payés, la médecine, l’accès à la culture, les divertissements… avec le stress en prime.

Le développement du burn-out semble suivre la courbe de l’adoption des premières messageries (80-90), des réseaux sociaux (2003- LinkedIn et 2004-Facebook) et des smartphones (2007-Iphone), comme si une limite du stress tolérable par l’homme avait été franchie.

Notre cerveau sollicité en continu, ne trouve plus temps suffisant pour se regénérer. Nous sommes passés du temps long au temps court, de prendre le temps au temps qui nous prend. Comme des drogués, nous sommes en permanence en manque de temps. Nous carburons au stress. Nous avons souvent l’impression que nous n’y arriverons pas… c’est trop.

Ce stress (chronique) nous ronge et nous détruit à petit feu comme les carburants fossiles étouffent lentement notre planète. Notre mode de vie semble être devenu de plus en plus toxique, pour nous-mêmes et pour notre environnement.

Changer de carburant

Serait-il donc possible de changer de carburant ? De ne plus fonctionner au stress ?

L’imagerie médicale nous apprend que quand nous sommes sous stress, une certaine région de notre cerveau s’active. En Intelligence Positive™, nous l’appelons le cerveau de la survie siège des émotions désagréables : peur, colère, tristesse, honte, doute, culpabilité, frustrations…

Par contre, lorsque nous sommes sereins, en paix avec nous-mêmes et les autres, ouverts, présents, d’autres circuits neuronaux s’activent, c’est le cerveau de la Vie. Son carburant n’est pas le stress, mais plutôt la sérénité, l’amour.

Changer de carburant signifierait donc de ne plus laisser le stress prendre le volant de notre vie, mais de faire ce que nous faisons par amour.

Par amour ?

Voilà un mot pas facile à utiliser, surtout dans les milieux professionnels. Serait-ce parce que le stress et l’agitation y occupent tout l’espace ?
Quand le stress prend la direction des opérations, nous agissons par peur ou par obligation, comme si notre vie en dépendait. Nous fonçons le nez dans le guidon comme des hamsters tournant dans une roue infernale.

Que signifie alors « vivre par amour » ?

Je pense que la première condition c’est de retrouver notre liberté. Il n’y a pas d’amour sans liberté, il ne peut donc pas y avoir de « je dois » et de « il faut ».

Cette première étape n’est pas facile. Passer de « je dois – il faut » à « J’ai le choix » parait pour certain tout simplement impossible. Tant que je crois que « J’ai toujours le choix » est un mensonge, ma liberté est entravée et donc aussi ma capacité à aimer. Je vous renvoi à l’article que j’ai écrit sur ce thème.

Me voilà donc libre de choisir, de dire oui et de dire non.

Aimer, c’est donner gratuitement, sans rien attendre en retour et recevoir sans se sentir endetté, accueillir le don dans la gratitude.

C’est une posture. Un mode de vie qui ne se décrète pas mais que nous pouvons choisir et nous y engager. Le chemin est long, parfois ardu et beau comme un sentier de montagne. Les chutes seront nombreuses chaque fois que le stress veut reprendre du territoire. L’important, c’est de se relever pour mieux repartir en gardant le cap.

Conscient et éveillé

Pour rester sur ce chemin, il est indispensable de développer notre conscience de notre propre état intérieur. Que ressentons-nous ?

Si c’est de la paix ou de la sérénité, vous utilisez le bon carburant.

Si c’est quelque chose de plutôt désagréable comme des jugements sur soi, sur les autres, sur les circonstances, un regard négatif sur le passé ou des regrets, de la peur pour le futur… c’est probablement que votre moteur tourne au stress.

Regardez derrière vous, vous verrez peut-être un nuage de fumée plus ou moins noire et nauséabonde. Arrêtez tout de suite votre moteur. Comment ? En prenant par exemple quelques respirations profondes, en observant quelque chose de beau (un arbre, une fleur, le sourire d’un enfant… Ce ne sont pas les belles choses qui manquent si nous voulons bien ouvrir les yeux). Quand vous avez retrouvé la paix intérieure, choisissez librement. Lorsque votre choix est fait, que votre don soit gratuit.

Une idée pour les entreprises

Les messageries et leurs dérivés sont une des causes importantes du stress et de toutes ses conséquences souvent désastreuses. Je vous invite dès lors à revoir votre rapport aux mails et autres plateformes qui sollicitent les collaborateurs en continu.

Voici quelques questions pour vous y aider :

  • Avez-vous fixé un délais raisonnable de réaction aux mails ? Ce délais est-il connu de tous ? Si ce délais est inférieur à 1 jour ouvrable, vous êtes probablement dans une usine à stress.
  • Quand estimez-vous que vos collaborateurs doivent être joignables par téléphone : tout le temps, de 8 à 20h, quelques heures par jour, sur rv… ?
  • Quelles sont les règles pour l’usage des portables et des ordinateurs pendant les réunions ?
  • Existe-t-il des règles pour définir qui doit être en CC d’un mail ?
  • Combien de mails recevez-vous par jour ? Ce nombre est-il raisonnable ? Sain ?

Outre son impact sur la santé et les relations, le stress tue la créativité dont nos entreprises ont tant besoin. Ne le laissez pas vous envahir.

Si vous ne voyez pas comment vous en sortir, je vous propose une heure de coaching, profitez-en, c’est cadeau. Et pour faire une autre expérience du temps, profitez de la session d’été organisée par Benoît et Ariane Thiran : « Tremplin vers une autre dimension du temps ».

Que votre journée soit belle,
Pierre

Des liens pour aller plus loin :

© Photos : PublicDomainPictures de Pixabay, Ivana Tomášková, Copilot, Gerd Altmann

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L’auteur

Pierre de Lovinfosse

Pierre de Lovinfosse

Coaching individuel, de groupe et formations. Il s’est donné pour mission d’aider les dirigeants à mettre leur entreprise au service de l’humain : l’entreprise comme ressource pour l’humanité, plutôt que l’homme comme ressource pour l’entreprise. Il s’intéresse tout particulièrement à la problématique du leadership qui constitue son sujet principal de coaching et de formations. https://www.effatacoaching.com

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